L’ambassadeur de France en Iraq à Lalesh (Lalish)

Marc BARETY Ambassadeur de France en Iraq et Babê Cawish

M. Marc BARETY, Ambassadeur de France en Iraq, et Babê Cawish, le prêtre responsable du grand Temple yézidi, dans la salle de réception de Lalesh (Lalish en kurde)

Ambassadeur de France devant le Temple de Lalesh

Sheikh Hassan, Hozan Atroshi, M. Alain GUEPRATTE, Consul général de France, M. Mikaël GRIFFON, Conseiller d’ambassade, Karim Suleiman, M. Marc BARETY, Ambassadeur de France, Mir Bulent Sait Tassin Bek, petit fils du prince des Yézidis, Jelal Hassan et Babê Cawish, devant l’entrée du Temple yézidi de Lalesh (Lalish).

M. Marc BARETY Ambassadeur de France en Irak

M. Marc BARETY, Ambassadeur de France en Iraq, fait trois fois le tour de la tombe de Sheikh Adî dans le Temple yézidi de Lalesh (Lalish).

Lalesh Lalish

Mir Bulent Sait Tassin Bek, petit fils du prince des Yézidis, M. Marc BARETY, Ambassadeur de France en Iraq, et Babê Cawish à Lalesh (Lalish)

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Jour de l’An yézidi à Lalesh (Lalish)

Le Jour de l’An yézidi (Sar sala Ezîdîa) a lieu tous les ans le 3e mercredi d’avril et donne lieu à des cérémonies dans le Temple de Lalesh (Lalish).

Anémones et chandelle

L’anémone, la fleur d’avril, est la fleur emblématique du jour de l’An yézidi à Lalesh, ou Lalish, où elle couvre les montagnes du Kurdistan

Jeunes femmes yézidies et chandelles

Comme tous les Yézidis présents à Lalesh (Lalish en kurde) à l’occasion du Jour de l’an, ces jeunes femmes yézidies allument des chandelles à la tombée du jour, devant la cour du Temple.

Yézidi avec des anémones rouges et une chandelle

Ce jeune Yézidi tient à la main une chandelle allumée et un bouquet d’anémones rouges, devant le Temple de Lalesh, pour fêter le Jour de l’An yézidi.

Feu du Jour de l'An

Devant le Temple yézidi de Lalesh, ou Lalish, la foule allume des milliers de chandelles pour célébrer le Jour de l’An yézidi.

Babê Sheikh

A droite, Babê Sheikh, le leader spirituel des Yézidis, fête le Jour de l’An Yézidi au Temple de Lalesh (Lalish).

Jour de l'An yézidi à Lalesh

La foule est rassemblée devant l’entrée du Temple de Lalesh (Lalish en kurde), et allumera des chandelles une bonne partie de la nuit pour célébrer le Jour de l’An yézidi.

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Humanity – EPOS Chronique kurde

EPOS Kurdish Chronicle – Photodiary from KRG

Enfants yézidis réfugiés du Sinjar - Duhok

Enfants yézidis réfugiés du Sinjar – Duhok

Après l’attaque de Daesh (Etat islamique) qui a eu lieu dans le Sinjar début août 2014, de nombreuses personnes Yézidies, Chrétiennes et Musulmanes qui vivaient dans cette région ont été tuées ou enlevées, pendant que d’autres parvenaient à fuir dans les montagnes avant de tenter de rejoindre le Kurdistan.

Beaucoup y sont restées piégées pendant plus de dix jours, sans nourriture, sans eau et sans abri sous une chaleur accablante. Des centaines de milliers de déplacés ont réussi à gagner des grandes villes comme Duhok ou Zakho, mais les plus faibles, notamment des jeunes enfants et des personnes âgées ont perdu la vie. Les réfugiés quant à eux sont pour la plupart arrivés épuisés, malades, traumatisés, et avec seulement les vêtements d’été qu’ils portaient au moment de leur départ précipité.

Réfugiés yézidis - Duhok

Réfugiés yézidis – Duhok

Il y a près de 2 millions de déplacés au Kurdistan pour une population d’un peu plus de 5 millions d’habitants, et le gouvernement régional ne peut faire face seul à l’afflux de tant de personnes totalement démunies, d’autant que l’aide humanitaire internationale est très nettement insuffisante.

La situation de ces personnes déplacées qui manquent de tout, survivant dans les rues, les parcs, les écoles, ou les immeubles en construction a profondément ému quelques jeunes gens originaires de la région de Duhok, qui devant la détresse notamment des enfants, ont décidé de faire tout leur possible pour leur redonner le sourire, ne serait-ce que quelques instants.

Yézidie du Sinjar - Duhok

Yézidie du Sinjar – Duhok

Pour les distraire des évènements tragiques et déchirants qu’ils venaient de vivre, comme la perte de leurs parents parfois tués ou enlevés sous leurs yeux, il se sont donné comme premier objectif de récolter et distribuer des jouets aux petits réfugiés.

Ils ont parcouru les rues des villes et des villages pour donner aux enfants un peu de bonheur et les aider à retrouver le sourire. Mais devant l’immensité des besoins, sous l’impulsion de Thamer Alyas, un jeune photographe étudiant en droit à l’université de Duhok, le projet Humanity est né.

Humanity, c’est des jeunes gens bénévoles décidés à rendre la vie un peu plus facile à des milliers d’enfants et leurs familles, sans distinction d’origine religieuse ou ethnique ; Humanity c’est considérer chaque réfugié comme un être humain, aider les enfants à oublier leur situation en leur donnant la possibilité de vivre un peu mieux leur enfance, de colorer leur vie avec des jeux simples, des jouets, la possibilité de vivre aussi.

En effet, avec l’hiver qui s’installe, un hiver toujours rigoureux dans la région montagneuse de Duhok, la situation des réfugiés devient alarmante et une catastrophe humanitaire de grande ampleur est à craindre : la plupart des déplacés n’ont pas de vêtements chauds, pas de chaussures, pas de couvertures, pas de chauffage et très peu de nourriture.

Thamer Alyas

Thamer Alyas

J’ai rencontré Thamer l’année dernière à Lalesh, le village saint des Yézidis. Il était le traducteur de l’équipe de l’EPOS dirigée par Emanuela Claudia Del Re qui préparait un reportage sur cette communauté religieuse, minoritaire au Kurdistan. Quand je l’ai contacté pour qu’il m’explique en quoi consistait le travail des bénévoles d’Humanity, il m’a immédiatement proposé un rendez-vous. Nous nous sommes donc revus une première fois avec plaisir au Centre culturel yézidi Lalesh de Duhok.

Les jeunes gens qui composent l’équipe d’Humanity sont principalement des étudiants. Ils ont tous fait le tour de leurs familles, relations et connaissances pour collecter des dons en jouets, en lait pour les bébés, en médicaments, en produits de première nécessité, en vêtements, et aussi en argent pour acheter de la nourriture, de l’eau, du matériel d’hygiène comme des brosses à dents, du shampoing, du savon, de la lessive, des habits propres…

Avec l’hiver qui arrive pour plusieurs mois qui s’annoncent particulièrement difficiles, Thamer m’explique que les besoins se font encore plus nombreux et plus pressants, et qu’il est nécessaire de fournir également des vêtements chauds, des couvertures, des chaussures, des gants et des bonnets, des tapis, des matelas à des milliers de femmes, d’hommes, d’enfants et de nourrissons pour espérer qu’ils arrivent à survivre aux intempéries hivernales.

Avec ses amis, ils recensent les nombreux réfugiés qui restent sans secours dans les immeubles en construction de Duhok notamment, mais aussi dans les villages plus isolés, et tentent de leur venir en aide.

Nous décidons de nous revoir quelques jours plus tard pour que je puisse assister à l’une de leurs journées de distribution.

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Petite fille yézidie du Sinjar

Petite fille yézidie du Sinjar

L’orage menace quand avec Thamer et deux de ses amies nous arrivons devant un immeuble en construction éloigné du centre de Duhok. Il y a en fait deux immeubles en construction où vivent des réfugiés, mais la distribution prévue aujourd’hui par Humanity ne concerne que le premier.

L’équipe de bénévoles a distribué hier 130 ouvertures et apporte aujourd’hui plusieurs dizaines de blousons d’hiver pour les enfants qui sont nombreux dans cet immeuble exposé aux intempéries, où seules quelques bâches de l’UNHCR tentent de protéger du vent et du froid les déplacés.

90 familles vivent ici, ce qui représente 1020 personnes dont la majorité sont des enfants qui ne survivent que grâce à la charité des habitants de Duhok et l’aide de bénévoles comme ceux de l’équipe d’Humanity. Leur situation est épouvantable et s’aggrave de jour en jour avec la pluie et le froid qui s’intensifient continuellement.

Il n’y a pas d’eau courante, pas de sanitaires non plus, juste des WC fabriqués sommairement avec des bâches de récupération, un petit abri au pied de l’immeuble qui sert à plus d’un millier de personnes.

Les enfants n’ont pour la plupart qu’une pauvre paire de sandales en plastique, et beaucoup marchent pieds nus, n’ayant même pas cette protection dérisoire. Ces déplacés sont tous des Yézidis du Sinjar, bien que l’équipe d’Humanity ne se soucie pas de religion quand il s’agit de secourir les plus démunis.

Les enfants attendent avec impatience la distribution de blousons et ne se font pas prier pour prendre sagement leur place dans le rang.

Petite Yézidie avec son nouveau blouson

Petite Yézidie avec son nouveau blouson

Ils s’approchent un par un ensuite quand Thamer les appelle pour évaluer leur taille et leur faire essayer un blouson qui puisse leur convenir. C’est un plaisir de les voir rejoindre ensuite leurs camarades, souriants et fiers de leur nouveau manteau.

Une petite fille hésite. Elle vient de recevoir un blouson à sa taille, mais elle en convoitait un autre, et n’ose pas le dire. Finalement, elle prend son courage à deux mains et attire l’attention de Thamer en lui touchant timidement le bras et en lui désignant du doigt l’objet de ses rêves. Il ne se fait pas prier pour procéder à l’échange et la fillette repart à sa place avec son joli blouson et un sourire lumineux.

Il n’y a malheureusement pas assez de vêtements pour tous les enfants, notamment les plus jeunes, mais l’équipe d’Humanity laisse un cadeau à chacun pour que personne ne se sente lésé. Les bébés reçoivent des bonnets et des gants colorés, et ceux qui n’ont pas pu bénéficier aujourd’hui de la distribution reçoivent des cache-oreilles qu’ils s’empressent d’enfiler et d’aller montrer à leurs camarades.

Yézidie du Sinjar réfugiée à Duhok

Yézidie du Sinjar réfugiée à Duhok

Les femmes attendent un peu plus loin. Elles ont été prévenues qu’il y avait un petit paquet qui leur était destiné. Leurs conditions de vie sont extrêmement difficiles, puisque c’est à elles qu’il incombe d’assurer l’hygiène de leur famille, alors qu’elles ne disposent pas d’eau courante pour la toilette, la lessive et la vaisselle, et que trouver de l’eau potable pour boire ou cuisiner est une préoccupation constante.

La plupart d’entre elles n’ont pas de chaussures, et plus grave à leurs yeux, elles manquent de tout pour leur propre hygiène corporelle, souci de tous les instants pour toutes ces femmes réfugiées. L’équipe d’Humanity le sait et a réussi à se procurer quelques sous-vêtements féminins.

Une jeune bénévole les appelle une par une par leur nom et leur tend un petit sac soigneusement fermé : trois sous-vêtements chacune, un trésor pour ces femmes démunies de tout. Elles s’approchent à l’appel de leur nom, un peu embarrassées, mais repartent toutes avec un sourire, pudique mais soulagé, avec leur précieux colis.

Petite fille yézidie

Petite fille yézidie

Quand la distribution est terminée, les enfants sont ravis de venir poser avec leurs nouveaux blousons aux côtés des bénévoles d’Humanity. L’équipe a atteint son but initial, leur rendre le sourire, même si la souffrance de ces enfants ne s’est éloignée que pour quelques heures. Un sourire c’est l’espoir d’une vie meilleure, d’un avenir moins sombre et incertain…

Le projet d’Humanity c’est de continuer à tendre la main à ces enfants et à des milliers d’autres, autant de temps qu’il sera nécessaire pour qu’ils puissent retourner dans leurs villages. Thamer a pour cela demandé aux autorités kurdes d’accorder à son équipe de jeunes bénévoles un statut d’association légale, ce qui devrait être effectif d’ici quelques semaines.

En attendant, ils continuent sans relâche à collecter tous les dons possibles pour les distribuer aux personnes déplacées, pour adoucir un peu leurs difficiles conditions de survie, et pour leur redonner l’espoir et le sourire.

Il est possible de les aider dans ce généreux objectif en faisant un don, même symbolique. Pour Humanity, chaque euro compte et est une aide précieuse qui peut permettre à un enfant de survivre : http://www.gofundme.com/kurdistanrefugees

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Interview de Sheikh Amer Mamoud Saido à Lalesh – EPOS Chronique kurde

EPOS Kurdish Chronicle – Photodiary from KRG

Sheikh Amer Mamoud Saido est le cousin de Mîr Tahssin Said Ali beg, prince des Yézidis. Nous l’avons rencontré à Lalesh, le village sacré et principal lieu de culte des Yézidis

EPOS : Pouvez-vous nous résumer la situation dans laquelle sont actuellement les Yézidis ?

Sheikh Amer Mamoud Saido - Lalesh

Sheikh Amer Mamoud Saido – Lalesh

Sheikh Amer Mamoud Saido : Depuis l’attaque du Sinjar par Daesh (« l’Etat islamique »), le 3 août 2014, des centaines de milliers de Yézidis ont dû fuir leurs villages pour trouver refuge au Kurdistan, mais des milliers d’entre eux, dont de nombreux enfants, sont toujours encerclés dans la montagne et ne reçoivent aucun secours, ni aucune aide humanitaire.

Plus de 5.000 hommes ont été exécutés par les djihadistes, et plus de 7.000 femmes et enfants ont été kidnappés pour les forcer à se convertir à l’Islam et les réduire en esclavage sexuel.

Les frappes aériennes de la coalition internationale, et l’intervention des combattants kurdes ont permis de sauver de nombreuses personnes, mais restent à ce jour trop insuffisantes pour libérer les territoires yézidis.

EPOS : Qu’attendez-vous aujourd’hui de la communauté internationale pour résoudre cette situation ?

Sheikh Amer Mamoud Saido : Les combattants yézidis qui résistent dans le Sinjar ont besoin d’armes et d’assistance militaire pour repousser les terroristes et libérer nos compatriotes.

Nous demandons à la communauté internationale de nous fournir des armes, de nous aider à récupérer les territoires yézidis aux mains de l’État islamique, et de mettre en place une zone de protection des populations civiles, comme celle dont avaient bénéficié les Kurdes en 1991.

Nous demandons également une intervention de la coalition internationale pour permettre la libération des milliers de femmes et d’enfants qui sont prisonniers à Mossoul et dans les territoires aux mains de Daesh.

EPOS : Quelle est la situation des réfugiés au Kurdistan ?

Sheikh Amer Mamoud Saido : Le Kurdistan compte aujourd’hui près de 1.800.000 réfugiés pour une population d’un peu plus de 5 millions d’habitants. Les Kurdes nous ont aidés en accueillant chez eux des réfugiés yézidis, en donnant des vêtements et de la nourriture, mais les besoins sont trop importants pour que le gouvernement kurde et la population puissent y répondre seuls, et nous faisons face à une situation humanitaire catastrophique qui va en s’aggravant avec la venue de l’hiver.

Des milliers de personnes vivent dans des abris précaires, des immeubles en construction, des écoles, et il n’y a pas d’infrastructures suffisantes qui permettent d’assurer à chacun des conditions de vie décentes.

Les réfugiés ont besoin de camps pour les accueillir, de nourriture, de médecins, de médicaments, de vêtements chauds pour l’hiver, de couvertures, de chauffages, d’argent…

Ils n’ont pas de travail et manquent de tout, malgré la solidarité du Gouvernement et de la population.

EPOS : Lalesh, votre principal lieu de culte, accueille de nombreuses familles, principalement dans des abris construits pour les périodes estivales. Comment préparez-vous ici l’arrivée de l’hiver ?

Sheikh Amer Mamoud Saido : Les réfugiés qui sont actuellement à Lalesh ne pourront pas y rester cet hiver. Le site n’est pas adapté pour répondre à cette situation, et doit garder sa vocation de lieu de culte. C’est pourquoi il n’est pas possible d’y installer des cabines de douche ou de WC par exemple.

Les 450 familles qui vivent actuellement à Lalesh devront bientôt rejoindre un camp situé entre Baadrê et Esyan, camp qui est actuellement en cours de construction et qui est financé par l’Emirat de Dubaï. Ce nouveau camp de 3.000 tentes accueillera également des réfugiés qui sont abrités dans des écoles de la région de Duhok pour permettre leur réouverture et procéder à la rentrée scolaire qui n’a encore pas pu avoir lieu.

EPOS : Quels soutiens recevez-vous ici à Lalesh ?

Sheikh Amer Mamoud Saido : Quelques ONG sont venues pour nous apporter de l’aide comme l’UNICEF qui a fourni des kits d’hygiène et des vêtements pour enfants, Save the Children qui apporte également de temps en temps des kits d’hygiène, la Croix rouge qui est intervenue pour fournir des médicaments et une assistance médicale, l’association Kandil, et la Fondation Barzani qui nous approvisionne en denrées alimentaires de base.

Quelques associations yézidies d’Europe, notamment d’Allemagne, nous envoient également de temps en temps un peu d’argent pour faire face aux besoins les plus urgents.

Malheureusement, ces soutiens ne sont pas constants et sont très insuffisants pour répondre aux nombreux besoins des familles qui ont tout perdu en fuyant le Sinjar, sans pouvoir prendre avec elles un minimum d’affaires. La plupart des réfugiés n’avaient que les vêtements d’été qu’ils portaient au moment de leur fuite précipitée, et les nombreux jours de privations qu’ils ont subis dans la montagne, sans eau, sans nourriture et sans abri sous un soleil accablant, ont laissé des séquelles et provoqué un besoin accru en soins médicaux, principalement pour les enfants.

EPOS : Vous avez évoqué les milliers de femmes et d‘enfants kidnappés par l’État islamique pour les forcer à devenir musulmans et servir d’esclaves sexuels aux djihadistes. Pouvez-vous nous parler des femmes et des jeunes filles qui ont pu s’échapper et comment elles sont accueillies par votre communauté ?

Sheikh Amer Mamoud Saido : Le Conseil religieux yézidi a lancé un appel aux familles pour que ces femmes ne soient pas considérées comme musulmanes. Celles qui se sont converties l’ont été par la force pour sauver leur vie et sont toujours yézidies, tout comme celles qui ayant refusé de renier leur foi et qui ont été mariées à des Musulmans, violées et vendues pour servir d’esclaves sexuelles. Toutes sont des victimes, et elles doivent recevoir tout le soutien possible de leurs proches et de la société civile, et en aucun cas être rejetées.

Nous avons demandé l’aide de l’Union Européenne et de Genève pour aider ces jeunes femmes, mais aussi les familles qui ont toujours des proches aux mains de l’État islamique, et qui sont sans nouvelle des leurs. Ces personnes aussi sont gravement traumatisées, et nous sommes démunis pour les aider médicalement et psychologiquement. Nous n’avons ici aucune cellule psychologique qui pourrait les prendre en charge et les aider à surmonter les traumatismes violents qu’elles ont subis.

Nous n’avons pas eu de réponse à nos appels à l’aide, et demandons instamment à toutes les ONG internationales disposant des compétences médicales nécessaires de prendre en compte la souffrance de ces femmes et de leurs familles, et d’organiser pour elles une aide spécifique.

EPOS : Avez-vous un message à adresser à la Communauté internationale ?

Sheikh Amer Mamoud Saido : Il y a des milliers de personnes qui sont toujours encerclées à Sinjar et qui ne reçoivent aucun secours. Si un corridor humanitaire n’est pas créé pour les libérer de toute urgence, la plupart d’entre elles vont mourir de faim et de froid dans les montagnes. Elles courent de plus chaque jour le risque d’un nouveau massacre et se sentent totalement abandonnées par le reste du monde.

Il faut aussi réagir énergiquement pour libérer les femmes et les enfants esclaves de l’État islamique et venir en aide aux victimes.

Nous lançons un SOS aux ONG internationales : des centaines de milliers de réfugiés sont toujours sans abri, sans chauffage, et manquent de nourriture. La situation humanitaire est dramatique, et empire de jour en jour avec l’hiver qui commence à s’installer. Les réfugiés n’ont ni travail, ni revenu, ni argent, et survivent dans des conditions misérables. S’il vous plait, ne les oubliez pas !

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Lalesh – EPOS Chronique kurde

EPOS Kurdish Chronicle – Photodiary from KRG – English version here

Tentes de réfugiés à Lalesh

Tentes de réfugiés à Lalesh

Galeh, mon chauffeur de taxi yézidi attitré que je retrouve à chaque voyage, s’arrête au contrôle en bas de la vallée de Lalesh, mais avant qu’il ait eu le temps de dire le moindre mot, un peshmerga surgit de sa guérite en hurlant des «Kênê, Kênê !» joyeux. Ici, je suis Kênê, depuis que Pir Sait (Said), l’un des prêtres du Temple de Lalesh, a décidé que Roxane était trop difficile à prononcer.

En montant vers le village, il y a des tentes UK AID plantées à même le sol. Elles servent d’abri la nuit à des réfugiés du Sinjar (Shengal en kurde), mais s’avèreront un rempart bien fragile et dérisoire quand les pluies vont arriver, comme c’est pratiquement toujours le cas après la mi-octobre dans cette région montagneuse du Sheikhan.

Petite Yézidie du Sinjar - Lalesh

Petite Yézidie du Sinjar – Lalesh

A l’entrée du village sacré des Yézidis, tout le monde enlève ses chaussures pour parcourir ses ruelles. J’enlève les miennes et me dirige vers la cabane des peshmergas qui assurent la sécurité de Lalesh pour leur confier mes sacs comme je le fais toujours ici, mais ils me sont tous brusquement enlevés et s’en vont en direction de la maison où vivent les Fakirs responsables de l’intendance du Temple. Les filles de Sheikh Hassan (une branche de la famille princière) me tombent dans les bras et m’entraînent à leur suite.

Chaque année au mois d’août, le prince des Yézidis met aux enchères les places sacrées de Lalesh, et cette année, c’est Sheikh Hassan dont la famille fait partie de la caste des Sheikhs mais dont les membres sont également connus comme Fakirs (caste des Murids) qui a remporté la charge de l’intendance du Temple principal des Yézidis pour 13.000.000 de dinars, soit un peu plus de 8.700 €.

Après de chaleureuses retrouvailles, je pars faire un tour du site. Lalesh est un petit village dont les constructions en pierres, destinées à protéger des ardeurs du soleil, sont disséminées sur les flancs de la montagne.

Yézidi du Sinjar à Lalesh

Yézidi du Sinjar à Lalesh

Il y a des tentes IOM OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) également plantées à même le sol, mais la plupart des familles de réfugiés de Shengal (Sinjar) occupent l’une des constructions qui servent l’été aux Yézidis de la région, et lors des grandes cérémonies, notamment celle d’automne qui a toujours lieu entre le 6 et le 12 octobre et qui rassemble des milliers de personnes. Elle n’a malheureusement pas eu lieu l’année dernière pour des raisons de sécurité, un attentat ayant fait plusieurs morts à Erbil, la capitale du Kurdistan, et elle est évidemment également annulée cette année à cause des dramatiques événements qui ont touché la communauté yézidie dans le Sinjar.

L’ensemble du site de Lalesh abriterait actuellement 430 familles, soit environ 3.000 personnes. Leurs conditions de vie sont difficiles, notamment pour ceux qui ont élu domicile sur les hauteurs. Ils doivent constamment descendre pour s’approvisionner en eau pour la cuisine, la toilette et la lessive, et également pour accéder aux sanitaires communs, ce qui est particulièrement éprouvant pour les personnes âgées, handicapées ou malades.

Yézidis de Shengal (Sinjar) réfugiés à Lalesh

Yézidis de Shengal (Sinjar) réfugiés à Lalesh

Des enfants partent à la recherche de bois pour faire cuire les repas, certaines familles ne disposant même pas d’un réchaud pour cuisiner. L’approvisionnement en combustible est délicat à Lalesh, les arbres sont sacrés, il est donc interdit de les couper, et il faut faire beaucoup de chemin pour réunir un petit fagot de bois mort.

L’un des principaux problèmes dont se plaignent régulièrement les réfugiés est l’absence de médecin. Les enfants sont nombreux, y compris les nourrissons, et la grande majorité a subi au moins une semaine de privations en plein soleil, sans eau et sans nourriture, quand la fuite en toute hâte dans les montagnes de Sinjar était la seule chance de salut pour ne pas tomber entre les mains des djihadistes de l’Etat islamique. Des médecins sont venus quatre ou cinq fois au début de l’exode, mais plus personne ne suivrait actuellement les réfugiés de Lalesh.

 

Pharmacie de Lalesh

Pharmacie de Lalesh

Il y a bien une petite pharmacie, mais elle ne dispose de médicaments qu’en nombre nettement insuffisant et ne propose pas de traitement pour les affections de longue durée comme le diabète par exemple. L’approvisionnement est assuré tous les deux mois par le gouvernement kurde, mais les livraisons sont trop limitées pour satisfaire les nombreux besoins, même si quelques associations locales amènent parfois des médicaments. Trois pharmaciens diplômés se relaient pour assurer des consultations de base à près de 200 patients par jour, et soignent gratuitement les petits bobos quotidiens. Ils posent même des points de suture si cela s’avère nécessaire, mais doivent demander aux réfugiés d’aller à l’hôpital de Sheikhan ou chez un médecin en ville pour la délivrance d’une ordonnance pour les maladies qui dépassent leurs compétences. La plupart des réfugiés n’a pas les moyens financiers de se faire soigner à l’extérieur, et l’hiver qui sera là bientôt va encore aggraver la situation.

Mère yézidie et son petit garçon malade - Lalesh

Mère yézidie et son petit garçon malade – Lalesh

Sous un abri proche de la pharmacie, une famille réfugiée à Zakho est venue passer quelques jours à Lalesh. La mère pleure en regardant son enfant. Il a passé plusieurs jours dans les montagnes du Sinjar quand ils ont fui leur village, et est gravement malade après avoir subi un soleil écrasant, sans abri et sans eau. Le médecin que ses parents ont consulté à Zakho n’a pas pu le soigner, et ils n’ont pas les moyens d’aller en voir un autre. Malgré l’élan de solidarité des réseaux sociaux pour m’indiquer des contacts d’ONG qui pourraient lui venir en aide, j’apprendrai malheureusement sa mort quelques jours plus tard…

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Khanki – Khanik – EPOS Chronique kurde

EPOS Kurdish Chronicle – Photodiary from KRG – English version here

Khanki IDP camp - Khanik

Khanki IDP camp – Khanik

Le Khanki IDP camp dispose actuellement de 3.256 tentes réparties sur 776.200 m². C’est l’un des deux camps de réfugiés de la ville de Khanik (Khanki) située dans le Gouvernorat de Duhok. Ici, ils viennent tous des 350 villages du Sinjar qui abritaient la majeure partie des 650.000 Yézidis vivant dans cette zone montagneuse au Nord Ouest de Mossoul.

Les tentes montées par l’UNHCR abritent chacune une famille, mais il en faut parfois deux, tant les enfants peuvent être nombreux chez les Yézidis du Sinjar. Si la moyenne des membres d’une même famille est de 7 personnes, il n’est pas exceptionnel d’en rencontrer qui en comptent jusqu’à 28.

Pir Dayan - Khanki IDP camp

Pir Dayan – Khanki IDP camp

Je suis accompagnée de Shivan Darwesh qui enseigne la kurdologie à l’université de Duhok et parle le français, et de son petit frère Safeen qui ne laisse jamais ici à personne d’autre le soin de porter mon sac photo et de me servir d’assistant.

A notre arrivée, il y a un petit attroupement devant l’abri préfabriqué de l’administration, et les réclamations fusent : manque de tentes, de nourriture,  les réfugiés sont mécontents, mais le brouhaha cesse aussitôt à l’arrivée de l’administrateur du camp.

Petite Yézidie réfugiée du Sinjar

Petite Yézidie réfugiée du Sinjar

Avant de rentrer à sa suite, une petite fille me demande pourquoi on ne lui construit pas une école : c’est une préoccupation majeure dans la région, la rentrée scolaire n’ayant toujours pas eu lieu pour les habitants, et ne se fera probablement pas cette année pour la plupart des enfants réfugiés.

A peine entrée dans le bureau, je suis accueillie par un «Oh, Roxane !» par l’administrateur responsable du camp, Pir Dayan, qui se lève pour m’accueillir. Les Pirs forment l’une des trois castes qui composent la communauté yézidie, avec les Sheikhs et les Murids. C’est de cette caste que sont issus les prêtres, et ses membres sont souvent influents et respectés. C’est le cas de Pir Dayan qui a organisé bénévolement l’accueil des premiers réfugiés du Sinjar à Khanik, et a fait son possible avec quelques amis pour leur obtenir de l’aide, ce qui explique sa présence aujourd’hui à la direction du camp.

Les réfugiés rentrent deux par deux dans le bureau pour exposer leurs réclamations, et tout se passe dans le calme et dans un respect mutuellement partagé. La plupart baisent la main de Pir Dayan en signe de respect, et c’est un plaisir de les voir sourire, intimidés et émus de pouvoir le faire. Ils ne sont pas face à un simple responsable ou à un notable, c’est évident qu’ils l’aiment leur Pir, d’ailleurs ils l’appellent tous «bira» (frère).

Tentes de réfugiés yézidis du Sinjar - Khanki

Tentes de réfugiés yézidis du Sinjar – Khanki

La plupart des réclamations portent sur le manque de nourriture et de tentes. Près de 68.000 personnes sont réfugiées dans la ville de Khanik qui compte ordinairement 23.000 habitants, et les Shengalis (habitants de Sinjar) s’entassent dans les écoles, les boutiques, les rues…

La construction d’un nouveau camp de 6.000 tentes est prévue très prochainement, pour abriter en priorité les familles qui occupent actuellement les écoles et permettre leur réouverture, mais il restera encore au moins  2.000 familles sans toit qu’il faut impérativement loger avant l’hiver qui sera là rapidement maintenant.

Petites filles yézidies de Sinjar - Khanik

Petites filles yézidies de Sinjar – Khanik

Plusieurs réfugiés yézidis sont ici pour expliquer qu’ils ne reçoivent la nourriture qu’un jour sur deux. La situation est due à un problème de planification dans l’acheminement de l’aide, et Pir Dayan doit déployer des trésors de patience pour apaiser les inquiétudes de chacun.

Le gouvernement du Kurdistan donne à tous ses habitants, une fois tous les 20 jours, les produits de base dont ils ont besoin : riz, sucre, farine, huile, thé, lait pour bébé, savon, lessive… mais l’arrivée massive de centaines de milliers de réfugiés nécessite une réorganisation de l’approvisionnement et de la distribution, et des dizaines de milliers de personnes qui vivent dans les rues et ne sont pas enregistrées ne peuvent en bénéficier.

Ici comme au Centre Lalesh de Duhok, les réfugiés ont également droit à cette aide gouvernementale, mais rien n’est prévu pour leur fournir des produits frais comme des fruits et des légumes que beaucoup n’ont pas les moyens d’acheter.

La demande de tentes supplémentaires revient régulièrement, surtout pour les très grandes familles qui ont besoin de trois ou quatre fois plus de place que ne peut en contenir une tente standard.

Pir Dayan explique qu’il fait ce qu’il peut avec les moyens dont il dispose en exhortant chacun à la patience, et donne un rendez-vous ultérieur qu’il note sur un post-il rose, aux personnes pour lesquelles il pense pouvoir trouver une solution.

Cabines de douche et WC du camp de Khanki

Cabines de douche et WC du camp de Khanki

Quand il a terminé de recevoir la plupart des réclamations du jour, il prend le temps de m’expliquer le fonctionnement du camp. Il doit continuellement éviter le camping sauvage, ce que beaucoup de réfugiés ont du mal à comprendre, et gérer les problèmes d’approvisionnement. En effet, chaque région donne l’aide prévue à ses propres réfugiés, c’est-à-dire à ceux qu’elle a accueillis et qui sont comptabilisés,  mais beaucoup se déplacent d’une région à l’autre sans prévenir et perdent ainsi leurs droits.

Côté ONG, la Croix rouge française s’occupe de l’approvisionnement en eau, et l’UNICEF intervient ici, mais son aide est longue à arriver. L’association Komala a quant à elle distribué des jouets pour les enfants, mais c’est à peu près tout.

Des médecins viennent parfois visiter les réfugiés, et des vaccinations sont prévues dans l’avenir pour prévenir les problèmes sanitaires.

Chaque emplacement de tente, construit sur une estrade en béton pour éviter les inondations, bénéficie de l’électricité, mais n’est pas encore raccordé aux canalisations d’eau.

Rue du camp de réfugiés de Khanki

Rue du camp de réfugiés de Khanki

Les besoins les plus pressants en dehors du manque de nourriture et de tentes, concernent aussi le manque de chauffages, de couvertures, et de cabines de WC et de douche, car il n’y en a qu’une pour 8 familles actuellement.

Pir Dayan m’explique que le camp n’est pas encore terminé et que la construction d’un hôpital et celle d’une école sont programmées. Les travaux doivent débuter dans les prochains jours pour assurer aux réfugiés des conditions de vie plus décentes.

Quand je lui demande comment ils transmettent ici les besoins au gouvernement et aux ONG, il soupire. L’enregistrement des réfugiés nécessite de mettre sans cesse les listes à jour, et beaucoup de familles partent sans prévenir, pensant pouvoir récupérer leur tente si elles changent d’avis. Il faut donc continuellement actualiser les informations et les graver sur CD avant de les envoyer.

Je lui propose d’utiliser la base de données que j’ai préparée avant de partir avec l’aval de l’EPOS, et lui explique qu’il faudra trouver des bénévoles pour saisir les informations, mais qu’ensuite les modifications seront simplifiées et qu’il pourra sortir les listes dont il a besoin, y compris selon des critères spécifiques.

Il ne s’attendait pas à avoir la possibilité de disposer d’un tel outil, et m’assure qu’il devrait pouvoir organiser la saisie, mesurant immédiatement l’avantage et le gain de temps d’une consultation à distance par les organismes autorisés.

Je lui laisse ma carte de visite et prends congé pour le laisser à ses réclamations qui continueront jusqu’à son domicile s’il n’a pas terminé, m’explique-t-il amusé, les réfugiés n’hésitant pas à sonner à sa porte quand il leur manque quelque chose.

Famille de réfugiés yézidis

Famille de réfugiés yézidis

Après le déjeuner chez l’un des frères de Shivan et de Safeen, je retourne au camp avec mon jeune assistant pour prendre des photos et rencontrer ses habitants. Je n’ai pas de traducteur, mais cela n’empêche pas toute communication ici, et Safeen n’hésitera pas à répondre aux questions me concernant.

A peine avons-nous commencé à parcourir les rues de la deuxième Shengal, comme les habitants de Khanik ont surnommé la zone des camps, que nous sommes invités à boire un thé par deux familles occupant un emplacement mitoyen. On nous installe un matelas immédiatement, et chacun ôte  ses chaussures dans ce petit périmètre de béton auquel ils ont assigné le rôle de pièce de réception, comme à la maison.

Petite Yézidie de Sinjar

Petite Yézidie de Sinjar

Les enfants sont ravis, les adultes aussi. Ils viennent de Sinjar, chassés par l’avancée de l’Etat islamique, mais semblent oublier pour l’instant les heures pénibles qu’ils viennent de vivre et le dénuement dans lequel ils sont.

Pendant que Safeen répond à leurs questions, j’ai le temps de faire une provision de bisous et de câlins avec les enfants, mais les adultes tiennent aussi à avoir leur part de souvenirs de cette parenthèse inattendue, et organisent une séance photo avec leurs téléphones portables. Quand je prends congé, c’est des amis que je laisse.

Je ne peux pas m’arrêter partout où l’on m’appelle pendant le reste de ma visite du camp, mais je réponds aux saluts avant de renvoyer leurs baisers de loin aux mères et aux enfants. Je sais que j’en reverrai certains, probablement à Lalesh, le village sacré des Yézidis, peut-être dans quelques jours ou dans quelques années, mais tous me laisseront le souvenir qu’il y a toujours quelque chose à partager, et que les seuls étrangers qui existent sont ceux que nous nous créons.

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